Le secteur de la construction joue un rôle crucial dans la transition écologique. Face aux enjeux environnementaux, de nombreux labels et certifications ont émergé pour valoriser les bâtiments et matériaux respectueux de l'environnement. Ces distinctions permettent aux professionnels et aux particuliers de s'orienter vers des pratiques plus durables. Mais comment s'y retrouver parmi la multitude de labels existants ? Quels sont les critères à prendre en compte ? Découvrons ensemble les principaux labels écologiques qui façonnent l'avenir de la construction durable en France et à l'international.

Labels écologiques français pour la construction durable

La France dispose de plusieurs labels reconnus qui certifient la performance environnementale des bâtiments. Ces labels prennent en compte divers aspects tels que l'efficacité énergétique, l'impact carbone ou encore la qualité de vie des occupants. Examinons les plus importants d'entre eux.

HQE (haute qualité environnementale) : critères et certification

Le label HQE est l'un des pionniers en matière de certification environnementale des bâtiments en France. Créé en 2004, il s'applique aussi bien aux constructions neuves qu'aux rénovations. La certification HQE repose sur 14 cibles réparties en quatre thèmes : éco-construction, éco-gestion, confort et santé. Pour obtenir la certification, un bâtiment doit atteindre un niveau de performance minimum sur l'ensemble des cibles et exceller dans au moins trois d'entre elles.

Parmi les critères évalués, on trouve notamment :

  • L'intégration du bâtiment dans son environnement
  • La gestion de l'énergie et de l'eau
  • Le confort acoustique, visuel et olfactif
  • La qualité sanitaire des espaces et de l'air

La certification HQE est particulièrement appréciée pour sa vision globale de la performance environnementale, allant au-delà de la simple efficacité énergétique. Elle encourage les constructeurs à adopter une approche holistique du développement durable dans leurs projets.

BBC (bâtiment basse consommation) : normes énergétiques

Le label BBC, introduit en 2007, se concentre spécifiquement sur la performance énergétique des bâtiments. Il fixe des objectifs ambitieux en termes de consommation d'énergie primaire, visant à réduire significativement l'empreinte carbone du secteur du bâtiment. Pour obtenir le label BBC, une construction neuve doit consommer moins de 50 kWh/m²/an en moyenne, avec des variations selon la zone climatique et l'altitude.

Le label BBC a joué un rôle crucial dans l'évolution des pratiques de construction en France. Il a notamment préfiguré la réglementation thermique RT2012, qui a généralisé le standard BBC à l'ensemble des constructions neuves. Aujourd'hui, le label BBC-Effinergie 2017 pousse encore plus loin les exigences, en anticipant les futures normes énergétiques.

Label E+C- : énergie positive et réduction carbone

Le label E+C- (Énergie Positive et Réduction Carbone) représente la nouvelle génération de certifications environnementales en France. Lancé en 2016, il prépare le terrain pour la future réglementation environnementale RE2020. Ce label innovant combine deux aspects essentiels de la construction durable :

  • Le bilan énergétique du bâtiment (E+)
  • L'empreinte carbone sur l'ensemble du cycle de vie (C-)

Pour chacun de ces aspects, le label propose plusieurs niveaux de performance, permettant une progression graduelle vers des bâtiments à énergie positive et bas carbone. L'originalité du label E+C- réside dans sa prise en compte de l'ensemble du cycle de vie du bâtiment, de la construction à la démolition, en passant par l'exploitation.

Le label E+C- marque un tournant dans l'approche de la construction durable, en intégrant pour la première fois l'analyse du cycle de vie complet du bâtiment.

Cette approche globale encourage l'innovation dans les matériaux et les techniques de construction, favorisant l'émergence de solutions plus écologiques sur le long terme.

Certifications internationales reconnues en france

Bien que la France dispose de ses propres labels, plusieurs certifications internationales sont également reconnues et appréciées sur le marché français. Ces labels apportent une dimension globale à l'évaluation de la performance environnementale des bâtiments.

LEED (leadership in energy and environmental design) : système américain

LEED est un système de certification développé par l'US Green Building Council. Reconnu mondialement, il évalue la performance environnementale des bâtiments selon plusieurs critères :

  • L'efficacité énergétique
  • La gestion de l'eau
  • La réduction des émissions de CO2
  • L'amélioration de la qualité de l'environnement intérieur
  • La gestion des ressources et la sensibilité à leurs impacts

LEED propose quatre niveaux de certification : Certifié, Argent, Or et Platine. Cette gradation permet aux projets de viser une amélioration continue de leur performance environnementale. En France, bien que moins répandu que les labels nationaux, LEED gagne en popularité, notamment pour les projets à vocation internationale.

BREEAM (building research establishment environmental assessment method) : méthode britannique

BREEAM est la méthode d'évaluation du comportement environnemental des bâtiments développée par le Building Research Establishment (BRE) au Royaume-Uni. C'est l'une des certifications les plus anciennes et les plus utilisées dans le monde. BREEAM évalue les performances des bâtiments selon dix catégories. Chaque catégorie est pondérée selon son importance relative. BREEAM offre une grande flexibilité, s'adaptant à différents types de bâtiments et contextes locaux. En France, BREEAM est particulièrement apprécié pour les projets de bureaux et les centres commerciaux.

DGNB (deutsche gesellschaft für nachhaltiges bauen) : approche allemande

Le système de certification DGNB, développé par le Conseil allemand pour la construction durable, se distingue par son approche holistique de la durabilité. Il ne se limite pas aux aspects environnementaux, mais intègre également des critères économiques et socioculturels. Le DGNB évalue les bâtiments selon six domaines principaux :

  • Qualité écologique
  • Qualité économique
  • Qualité socioculturelle et fonctionnelle
  • Qualité technique
  • Qualité des processus
  • Qualité du site

Cette approche multi-critères fait du DGNB l'un des systèmes de certification les plus complets. Bien que moins connu en France que LEED ou BREEAM, le DGNB gagne en reconnaissance, notamment pour les projets cherchant à adopter une vision véritablement globale de la durabilité.

Labels spécifiques aux matériaux de construction

Au-delà des certifications globales pour les bâtiments, il existe des labels spécifiques pour les matériaux de construction. Ces labels garantissent que les produits utilisés respectent certains critères environnementaux et sanitaires.

NF environnement : critères pour produits écologiques

NF Environnement est un écolabel officiel français, reconnu par les pouvoirs publics. Il certifie que les produits ou services sur lesquels il est apposé présentent un impact négatif moindre sur l'environnement et une qualité d'usage satisfaisante par rapport à d'autres produits ou services analogues présents sur le marché.

Dans le domaine de la construction, NF Environnement s'applique à divers produits tels que les peintures, les colles, les revêtements de sol, etc. Les critères d'attribution prennent en compte l'ensemble du cycle de vie du produit, de l'extraction des matières premières à la fin de vie, en passant par la fabrication et l'utilisation.

NF Environnement garantit non seulement la qualité écologique des produits, mais aussi leur performance technique, assurant ainsi un équilibre entre respect de l'environnement et efficacité.

PEFC et FSC : certification pour bois durable

Pour les matériaux en bois, deux certifications internationales font référence : PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification) et FSC (Forest Stewardship Council). Ces labels garantissent que le bois provient de forêts gérées durablement.

Les critères de certification incluent :

  • La préservation de la biodiversité
  • Le renouvellement des ressources forestières
  • Le respect des droits des travailleurs et des populations locales
  • La traçabilité de la chaîne d'approvisionnement

En choisissant des produits certifiés PEFC ou FSC, les constructeurs contribuent à la lutte contre la déforestation et soutiennent une gestion responsable des ressources forestières.

Écolabel européen : normes pour peintures et vernis

L'Écolabel européen est un label écologique officiel de l'Union Européenne. Dans le secteur de la construction, il s'applique notamment aux peintures et vernis. Pour obtenir ce label, les produits doivent répondre à des critères stricts concernant :

  • La teneur en composés organiques volatils (COV)
  • L'absence de substances dangereuses
  • La performance et la durabilité du produit
  • L'information aux consommateurs

L'Écolabel européen pour les peintures et vernis garantit ainsi des produits plus respectueux de l'environnement et de la santé des utilisateurs, sans compromettre leur efficacité.

Certifications pour la performance énergétique

La performance énergétique est un aspect crucial de la construction durable. Plusieurs certifications se concentrent spécifiquement sur cet aspect, poussant l'innovation vers des bâtiments toujours plus économes en énergie.

Effinergie+ : exigences pour bâtiments neufs

Effinergie+ est un label français qui va au-delà des exigences de la réglementation thermique RT2012. Il vise à préparer le terrain pour les futures normes énergétiques, en poussant les limites de l'efficacité énergétique dans les bâtiments neufs.

Les principales exigences du label Effinergie+ incluent :

  • Une consommation d'énergie primaire inférieure de 20% à celle exigée par la RT2012
  • Une meilleure étanchéité à l'air du bâti
  • L'obligation de mesurer les consommations d'énergie par usage
  • Une évaluation de l'énergie grise du bâtiment

Ce label encourage ainsi une approche globale de l'efficacité énergétique, prenant en compte non seulement la consommation d'énergie pendant l'utilisation du bâtiment, mais aussi l'énergie nécessaire à sa construction.

Passivhaus : standard pour maisons passives

Passivhaus est un concept développé en Allemagne qui vise à créer des bâtiments extrêmement économes en énergie. Un bâtiment certifié Passivhaus doit répondre à des critères très stricts :

  • Une consommation de chauffage inférieure à 15 kWh/m²/an
  • Une consommation en énergie primaire totale (tous usages confondus) inférieure à 120 kWh/m²/an
  • Une étanchéité à l'air exceptionnelle
  • Un excellent confort thermique en toutes saisons

Pour atteindre ces performances, les maisons passives utilisent une isolation thermique renforcée, une ventilation contrôlée avec récupération de chaleur, et maximisent les apports solaires passifs. Bien que plus exigeant que les normes françaises actuelles, le standard Passivhaus gagne en popularité pour son approche radicale de l'efficacité énergétique.

RT2012 et RE2020 : réglementations thermiques françaises

Bien que ce ne soient pas des labels à proprement parler, les réglementations thermiques RT2012 et RE2020 constituent des références incontournables en matière de performance énergétique des bâtiments en France.

La RT2012, en vigueur depuis 2013, impose une consommation maximale d'énergie primaire de 50 kWh/m²/an en moyenne pour les bâtiments neufs. Elle a marqué une avancée significative dans la construction de bâtiments plus économes en énergie.

La RE2020, qui remplace progressivement la RT2012 à partir de 2021, va encore plus loin. Elle intègre non seulement des exigences renforcées en matière d'efficacité énergétique, mais aussi des critères relatifs à l'empreinte carbone des bâtiments sur l'ensemble de leur cycle de vie. La RE2020 prépare ainsi le terrain pour des constructions

à zéro carbone et favorisant l'utilisation de matériaux biosourcés.

Labels axés sur la qualité de l'air intérieur

La qualité de l'air intérieur est devenue un enjeu majeur dans la construction durable. Plusieurs labels se concentrent spécifiquement sur cet aspect, visant à garantir un environnement sain pour les occupants des bâtiments.

Indoor air comfort : évaluation des émissions de COV

Le label Indoor Air Comfort, développé par Eurofins, est une certification internationale qui évalue les émissions de Composés Organiques Volatils (COV) des produits de construction. Ce label va au-delà des réglementations nationales en proposant des critères plus stricts pour garantir une qualité de l'air intérieur optimale.

Les produits certifiés Indoor Air Comfort doivent répondre à plusieurs exigences :

  • Des limites d'émission de COV très basses
  • L'absence de substances cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction
  • Une évaluation des odeurs
  • Des tests réguliers pour assurer la conformité continue du produit

Ce label est particulièrement apprécié des fabricants de matériaux de construction, de revêtements de sol et de peintures qui souhaitent démontrer leur engagement pour une meilleure qualité de l'air intérieur.

Émissions dans l'air intérieur : étiquetage obligatoire

En France, l'étiquetage "Émissions dans l'Air Intérieur" est obligatoire depuis 2013 pour certains produits de construction et de décoration. Ce système d'étiquetage, bien qu'il ne soit pas un label à proprement parler, joue un rôle crucial dans l'information des consommateurs sur la qualité de l'air intérieur.

L'étiquette classe les produits selon leurs émissions de COV en quatre catégories :

  • A+ : très faibles émissions
  • A : faibles émissions
  • B : émissions moyennes
  • C : fortes émissions

Cette classification obligatoire a encouragé les fabricants à développer des produits moins émissifs, contribuant ainsi à l'amélioration globale de la qualité de l'air intérieur dans les bâtiments français.

WELL building standard : focus sur santé et bien-être

Le WELL Building Standard est une certification internationale qui se concentre sur la santé et le bien-être des occupants des bâtiments. Bien qu'il ne soit pas exclusivement axé sur la qualité de l'air intérieur, cet aspect constitue une part importante de ses critères d'évaluation.

En ce qui concerne la qualité de l'air intérieur, le WELL impose des exigences strictes en matière de ventilation, de filtration de l'air et de contrôle des polluants. Il encourage également l'utilisation de matériaux à faibles émissions et la mise en place de stratégies pour maintenir une bonne qualité de l'air tout au long de la vie du bâtiment.

Le WELL Building Standard représente une approche holistique de la santé dans les bâtiments, reconnaissant que la qualité de l'air intérieur est un élément essentiel mais non suffisant pour garantir le bien-être des occupants.

En adoptant ces labels axés sur la qualité de l'air intérieur, les constructeurs et les propriétaires de bâtiments démontrent leur engagement envers la santé et le confort des occupants. Ces certifications jouent un rôle crucial dans la sensibilisation du public à l'importance d'un environnement intérieur sain et encouragent l'innovation dans le développement de matériaux et de systèmes de construction plus respectueux de la santé humaine.